Un chien en classe, au milieu de 30 élèves?

Un couple d'instituteurs témoigne...

Une expérience possible grâce à l’accord des Services Académiques de l’Éducation Nationale, et une expérience positive tant pour les élèves que pour le chiot... et l’instit. Nous accueillons depuis la rentrée, notre 5ème chiot.

Premier réflexe des élèves le matin quand ils entrent dans la classe: jeter un coup d’oeil à la place de Juna pour voir si elle est là aujourd’hui  ou si elle est dans “l’autre école” (nous l’avons à l’école, en “garde partagée”,  deux jours en CM1, deux jours en Grande Section).

Juma en classe

Un peu frustrés parfois, quand le chiot quitte sa place pour aller boire... et y retourne vivement, un peu effrayé par le nombre de mains qui veulent la caresser. Mais quelle joie quand elle vient fourrer son nez dans la maison de poupées ou le jeu de construction. Ou qu’en passant elle tire sur un lacet qui était mal noué. D’accord, parfois, on retrouve un dessin ou un ballon un peu mâchouillé: c’est qu’ils n’étaient pas bien rangés dans le cartable. Ou un cri d’enfant pendant la dictée: “elle me lèche les mollets !”

C’est une expérience assez exceptionnelle que d’avoir un chien dans la classe; C’est quand même autre chose qu’un hamster ou un lapin ou des poissons. De là à dire que c’est un peu la mascotte de l’école...

Bien sûr, nous profitons de sa présence pour aborder le comportement à adopter vis à vis des chiens et plus particulièrement des chiens guides d’aveugles, pour faire connaissance avec Louis Braille et son histoire, pour remarquer les petits détails de la vie quotidienne qui avaient échappé: les picots au sol aux angles de rues, les mots écrits en braille sur les boîtes de médicaments, les places réservées dans les transports...

Et certains enfants profitent de sa présence pour dépasser la peur qu’ils entretenaient vis à vis de cet animal. Au bout de quelque temps, ceux qui évitaient le chiot mais qui l’ont vu grandir lui font confiance et tendent la main à son passage, voire même essaient de l’attraper pour lui faire un câlin.

Un peu d’éducatif, un peu de ludique, beaucoup d’affectif... chez les petits comme chez les grands, la présence de la boule de poils à l’école est une expérience enrichissante pour les enfants et pour le futur chien guide qui apprend la patience (la leçon sur la division n’est pas passionnante quand on a 4 pattes !), qui évolue au milieu d’une foule d’enfants lors des déplacements et qui doit subir les assauts répétés des petits qui n’hésitent pas à se mettre eux aussi à 4 pattes pour le suivre plus facilement.

A recommencer et à recommander !       

Florence (en CM1) et Alain (en Grande Section)

Photo de classe avec Juna