Vargas nous a rejoint il y a maintenant un bon moment.
Pour nous, il s’agissait d’une continuité dans notre histoire avec l’Ecole de chiens guide de Paris, une histoire qui suit l’évolution de notre mode de vie.
En effet, nous avons été famille relais puis famille d’accueil lorsque nous habitions en région parisienne. Aujourd’hui résidant en Bretagne, nous avons voulu profiter de ce cadre pour devenir famille de retraite.
Notre motivation a toujours été guidée par l’amour des chiens. Pour autant, notre situation et mobilité professionnelle nous interdisaient de nous projeter pendant les 15 ans de leur vie.
En parallèle, nous avions l’envie de venir à aide à une association et l’Ecole de chiens guide d’aveugle de Paris nous a permis d’allier ces deux aspects.
Nous nous sommes lancés dans l’aventure à l’automne en remplissant le formulaire de renseignement.
Nous avons été étonnés du niveau de détails exigés mais c’est le signe de l’intérêt porté par l’école et les malvoyants au devenir de leurs chiens.
Nous avons été informés en début d’année que notre dossier serait présenté à une famille et peu de temps après nous avons pu rencontrer le maître et son chien pour échanger ensemble.
Il s’agit vraiment d’un accompagnement sur mesure de l’Ecole qui se fait dans le double intérêt du chien qui part à la retraite et de la personne malvoyante qui, en parallèle suit son parcours pour obtenir un nouveau chien guide.
Pour la famille qui se sépare du chien après plus de 8 ans de vie commune, il s’agit surtout de s’assurer qu’il sera bien suivi et « pas laissé au bord de la route »… selon leurs propres termes ; bref qu’il puisse profiter d’une deuxième vie de détente.
C’est à ce moment là que l’on touche concrètement la responsabilité qui nous attend.
Ensuite, tout s’accélère !
Le calendrier de remise est fixé et je rencontre la famille L… au complet Gare Montparnasse venu dire au revoir à Vargas.
Nous échangeons autour d’un café sur ses habitudes, son tempérament et bien sûr sur tous les documents administratifs : carnet de santé, ordonnance, papier d’identité (pour le train car le chien reste la propriété de l’école) et déjà l’heure de la séparation arrive… c’en est presque déconcertant !
Et donc voilà… direction la Bretagne... 5h de transport. Ce chien est une crème ! Il obéit au doigt et à l’œil. C’est à peine si les contrôleurs le remarquent.
A l’arrivée à la maison, il fait un rapide tour du propriétaire puis trouve naturellement sa place au sein de la famille et nos deux filles le couvrent déjà de câlins. C’est formidable de constater le niveau de formation et de sociabilisation de ces chiens.
Puis, c’est une forme d’apprivoisement mutuel dont nous n’avons réellement eu conscience qu’après les premières semaines. En effet, une autre caractéristique de ces chiens est leur besoin d’une forte présence. Leur emploi exigeait leur proximité immédiate et permanente de leur maître.
Ainsi, les premiers jours Vargas est littéralement collé à nous et nous suit dans tous nos déplacements dans la maison dans l’attente d’un ordre, d’un service qu’il pourrait nous rendre. Les premières semaines, il ne sortait pas seul dans le jardin et lorsque nous y étions, il restait à nos côtés à nous attendre. Maintenant, il s’étonne lui-même de l’autonomie qu’il prend et s’habitue à avoir ses propres activités, comme les siestes au soleil par exemple.
Pour « répondre » à ces besoins de service nous avons détourné ses habitudes : Il va chercher les filles à l’école et il porte fièrement le cartable de la cadette. Il est ainsi devenu la mascotte de l’école primaire du bourg.
Pour conclure, nous sommes ravis d’avoir accueilli Vargas chez nous. C’est un super chien et nous espérons pouvoir lui fournir au grand air tout ce dont il a besoin.