Alexandre et son élève chien guide Ubbay devant la fresque de l'Ecole

Alexandre nous parle de son engagement envers l’École de Chiens Guides de Paris .

Depuis bientôt 5 ans, il tient son rôle de famille d’accueil bénévole et a eu la chance de suivre plus de 6 élèves chiens guides.

 

À l’occasion des JO & paralympiques de Paris, vous avez été sélectionné pour être l’un des porteurs de la flamme. Quelle a été votre réaction ?

J’ai candidaté pour porter la flamme paralympique, car c’était une opportunité assez unique et avec une forte symbolique, alors j’ai souhaité tenter ma chance. Dans le formulaire, j’ai dû indiquer mes motivations, et j’ai mentionné Ubbay, mon élève chien guide, ainsi que mon engagement en tant que famille d’accueil bénévole. J’ai eu la chance d’être sélectionné, j’ai reçu la bonne nouvelle quelques mois après, et la confirmation de pouvoir le faire avec Ubbay à mes côtés. Je porterai donc la flamme le mardi 27 août en fin d’après-midi, dans le secteur Pré-saint-Gervais/Pantin/Bobigny, sur quelques centaines de mètres.

 

Que représente cette action symbolique pour vous ? 

Je voulais absolument porter la flamme avec mon élève chien guide du moment. C’est certain que je me verrais mal le faire sans chien guide. C’est une belle opportunité de profiter de la vitrine de l’événement pour parler de l’École, mettre en valeur l’engagement du monde du chien guide et mon rôle de famille d’accueil.

 

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Quelle est votre histoire avec l’ECGP ? 

Je m’appelle Alexandre, et avec ma compagne Julie nous sommes famille d’accueil depuis 2019 pour l’Ecole de Chiens Guides de Paris. Nous nous sommes lancés dans l’aventure via une collègue, qui un jour est arrivée avec un chien au bureau. C’était un élève handichien. Elle nous a présenté son engagement, ça m’a mis la puce à l’oreille. J’en ai discuté avec Julie, qui plus jeune souhaitait travailler dans ce secteur, et ensemble nous avons choisi d’essayer.

 

Nous avons contacté l’Ecole de Chiens Guides de Paris, assisté à une journée portes ouvertes, monté un dossier, puis avons accueilli notre premier élève. Nous avons eu pour le moment six élèves : Ouïko, Persia, Shaggy, Sunny, Ullysse et enfin Ubbay, notre élève actuel. Deux d’entre eux sont devenus chiens guides, et Ullysse est en éducation, en bonne voie pour le devenir !

 

Chaque chien a son caractère, est différent, donc à chaque fois c’est le renouvellement d’une expérience complètement différente. Pour l’instant, Ubbay est parfois un peu têtu mais plein de potentiel, super attachant et attaché à nous. Il est très agréable, à toujours solliciter de l’attention et des câlins.

Alexandre et Julie, famille d'accueil, avec Shaggy chiot, devant la fresque de l'Ecole

Alexandre et Julie, famille d’accueil, lors de la remise de Shaggy en Juillet 2021

Quelles sont les missions d’une FA au quotidien ?

Nous devons accompagner le chiot que nous accueillons pendant environ 9 à 12 mois, afin de garantir que c’est un chien « bien dans ses pattounes ». Nous devons lui faire découvrir un peu tous types de situations telles que l’environnement professionnel, les transports en commun, nos loisirs… afin qu’il ne soit surpris de rien le jour où il sera amené à guider quelqu’un. On a la chance de pouvoir l’amener partout grâce à son statut d’élève chien guide. Nous devons aussi lui enseigner des premières « bonnes pratiques » qui lui serviront plus tard lors de sa formation au guidage. Par exemple, il doit notifier des obstacles sur le parcours : les passages piétons, les escaliers, les portes… Plein de petites choses qui semblent anodines mais permettront de simplifier les prochaines étapes de sa formation. Il faut aussi que ce soit un chien calme en toutes circonstances, qu’il comprenne les limites de ce qu’il peut faire en appartement, qu’il se maitrise lorsque c’est l’heure de la gamelle…

 

Nous avons également un rôle à jouer dans la formation du public sur le monde du chien guide d’aveugle, nous sommes en quelque sorte des ambassadeurs, notamment sur les questions d’accessibilité dans les lieux publics. Nous avons à cœur de sensibiliser les personnes sur l’importance de cet accès afin que les futurs bénéficiaires de chiens guides se voient de moins en moins refuser l’accès à un lieu avec leur chien guide. C’est plus facile pour nous d’expliquer, de prendre le temps, et j’aime espérer que chaque moment passé à contester un refus permettra d’éviter des situations complexes aux futurs bénéficiaires.

 

La séparation est toujours difficile, malgré notre expérience avec six élèves chiens guides on pleure toujours au moment de son entrée en éducation. Mais on se rappelle qu’on le savait depuis le début, que c’est la suite logique des choses, que c’est une magnifique expérience. On a toujours des nouvelles de nos élèves, quel que soit le parcours emprunté. C’est aussi une énorme fierté de les voir arriver au bout de leur parcours de chiens guide, de participer à cette si belle mission.

 

Pour l’instant nous n’imaginons pas arrêter cette aventure. Tant que nous sommes sur Paris, on a envie de continuer. Ça fait réellement partie de notre quotidien maintenant. Je me rends compte que le temps passe vite, lorsqu’à notre première journée portes ouvertes une famille nous a dit accueillir son sixième élève. Je pensais qu’il s’agissait d’un exploit d’en arriver là, mais nous venons justement d’accueillir notre sixième élève ! Je ne m’en suis pas rendu compte, ça s’est fait tout naturellement.

 

Si vous aviez un mot de remerciement à adresser à nos donateurs et bénévoles qui s’engagent à nos côtés ? 

Je ne pourrais que confirmer la belle expérience que nous vivons en tant que famille d’accueil, aussi bien d’un point de vue de l’engagement mais aussi humain. C’est super positif comme expérience, et c’est une si belle mission ! Merci à tous ceux qui contribuent à cette cause qui a beaucoup de sens, et merci aux donateurs et aux bénévoles qui la font vivre chaque jour.

 

Juin 2024

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