Andréa est guidée dans les rues par son chien guide, Ossli

“Ossli est mon premier chien guide et mon premier chien tout court. Grâce à lui mes déplacements sont nettement facilités.

Je marche beaucoup plus et ne calcule plus mes itinéraires aussi minutieusement qu’avant. J’ai remplacé plusieurs trajets en transports en commun par des trajets à pied, avec l’aide d’Ossli, mes déplacements sont devenus plus simples.”

 

Qu’est-ce qui vous a poussée à faire une demande de chien guide ?

J’ai fait ma première demande de chien guide il y a quelques années pour diverses raisons. Cela fait environ 30 ans que j’ai perdu la vue et il y a bien longtemps que je suis attentive à la cause des chiens guides. Lorsque j’étais plus jeune, les conditions ne me semblaient pas réunies car j’avais une vie très nomade. En tant qu’interprète de conférence free-lance, cela me semblait compliqué de vivre avec un chien guide, mais avec le temps j’ai évolué vers un travail plus stable salarié et j’ai senti que j’avais besoin de faciliter mes déplacements. J’ai ainsi développé le besoin d’être plus à l’aise sur certains aspects, comme ma façon d’appréhender mon environnement. 

De plus, j’aime beaucoup les chiens. Ma mère a adopté une chienne lorsqu’elle est partie à la retraite et je m’entendais très bien avec elle. L’idée de faire une demande de chien guide avait mûri dans ma tête et j’avais déjà rencontré des personnes du milieu chien guide en France et dans d’autres pays. Cela a participé à mon souhait de vivre avec un chien. Le jour où j’ai appelé l’École de Paris pour faire ma demande, j’étais vraiment sûre de ma décision.

 

Qu’est ce qui a changé dans votre quotidien personnel et professionnel à la suite de la remise de votre chien guide ?

Ossli est mon premier chien guide et mon premier chien tout court. Grâce à lui mes déplacements sont nettement facilités. Je marche beaucoup plus et ne calcule plus mes itinéraires aussi minutieusement qu’avant. C’est très agréable puisque je n’ai plus à me demander quel est le trajet le plus logique ou le plus court. J’ai remplacé plusieurs trajets en transports en commun par des trajets à pied, maintenant il m’arrive de sortir Ossli dans le quartier et d’avoir envie d’aller acheter mon pain trois rues plus loin et ceci est plus simple avec son aide.

Dans certains endroits je me débrouille très bien sans Ossli, tout comme il est bien souvent indispensable dans d’autres. Il facilite mes déplacements dans les espaces ouverts. Il faut lui apprendre ces trajets pour que tout soit fluide, surtout dans mon travail où il y a plusieurs bâtiments complexes.

Et puis avec Ossli, finies les grasses matinées, je le sors même si je suis fatiguée ! (rires)

 

Comment décririez-vous le lien que vous avez avec votre chien ?

C’est intéressant dans le sens où notre première rencontre n’a pas été un coup de foudre, alors qu’habituellement quand je rencontre un chien il vient facilement vers moi.

C’est avec le temps que je me suis rendue compte qu’Ossli est un chien très affectueux.

Je lui suis éternellement reconnaissante pour l’aide qu’il m’apporte même si nous avons encore du travail à faire pour que certains automatismes soient renforcés. Ossli a besoin d’être motivé pour aller plus vite, il lui arrive de traîner un peu… Par contre, lorsque nous partons en détente, il marche vite !

Le suivi se passe très bien. Notre équipe souffre un peu de mon caractère à moi. Si j’avais les mêmes compétences qu’un éducateur, ce serait plus facile, d’où l’importance du suivi à l’école. C’est une expérience très positive pour moi, j’utilise encore parfois la canne et je me rends compte que c’est nettement plus compliqué qu’avec mon chien.

 

Quel rôle a joué l’École de Chiens Guides de Paris dans votre suivi ?

J’ai eu la très grande chance d’avoir fait presque toute ma remise avec Benjamin, qui avait bien compris comment il devait fonctionner avec moi. 

 

Il est très important que l’éducateur qui remet le chien guide à une personne déficiente visuelle connaisse aussi bien la psychologie canine que la psychologie humaine. Benjamin avait bien compris comment m’expliquer les choses et a été très disponible. Nous restons en contact régulier pour le suivi. 

 

Dorian l’a remplacé parfois et a été très compréhensif également. Le suivi des éducateurs est important, surtout pour un premier chien et une vie assez active. On a besoin de savoir si on fait bien les choses et différencier ce qui est normal de ce qui ne l’est pas lors du guidage. 

 

Il faut comprendre qu’un chien guide a besoin d’accompagnement, même lors du guidage. Si Ossli s’arrête et oublie de s’asseoir au passage piéton, je le lui rappelle et il comprend mieux pour les fois suivantes.

 

Pour conclure, je suis très contente de vivre avec Ossli. Il s’est très bien intégré dans la famille et m’aide énormément. Nous avons encore quelques efforts à fournir chacun de notre côté, c’est pourquoi nous avons prévu de nouvelles séances de suivi avec Benjamin.

 

Quelques personnes dans mon entourage ne sont pas très chien mais n’ont aucun problème à me le dire. Ils sont tolérants, mais pas forcément affectueux. Tandis que beaucoup d’autres adorent les chiens. Dans mon travail, je me suis rapprochée de certaines personnes qui aiment beaucoup les chiens ou qui en ont un. Parfois, des collègues viennent avec moi promener Ossli pour passer un bon moment et c’est très sympathique. Une collègue a même présenté Ossli comme le plus jeune membre de notre équipe ! (rires)

 

Travaillant principalement à Bruxelles, je fais beaucoup de voyages et j’ai bien moins de mal depuis que l’école m’a remis Ossli. Mes déplacements sont plus agréables et moins contraignants qu’à la canne blanche.

 

Février 2022

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