Léo Koesten, 75 ans, est réalisateur et auteur à Radio France. Professeur agrégé d’allemand, détaché au Ministère des Affaires Etrangères en Allemagne, il quitte en 2010 l’Université de Saint-Quentin en Yvelines. Il a écrit une centaine de pièces pour la radio allemande et une trentaine pour France Inter. Il est père de trois enfants et grand-père de six petits-enfants.
« J’ai connu le chien guide de façon, pour ainsi dire, prémonitoire. Une édition allemande qui publie des méthodes d’apprentissage pour les écoliers allemands m’a demandé un texte sur « l’école du labrador ». Je me suis donc rendu à l’Ecole de Chiens Guides de Paris, j’y ai rencontré l’équipe, pour comprendre l’éducation du chien, le processus de demande etc. De ce fait, quand j’ai fait ma propre demande, j’étais déjà bien informé. »
Atteint d’une myopie évolutive détectée à l’âge de 6 ans, il ne peut plus lire ni écrire depuis 2010. Son épouse palliait ses difficultés. A son décès en 2019, il se décide à faire sa demande de chien guide : « J’ai pris des cours de locomotion avant même de faire ma demande. J’ai mis beaucoup de temps à accepter la canne blanche, mais j’ai fini par comprendre qu’elle constituait une alerte pour les voyants. Mais j’avais besoin d’être plus libre, plus en sécurité et aussi de bénéficier de la compagnie d’un chien. »
A l’occasion du 130ème anniversaire de l’Association Valentin Haüy, il écrit un recueil de témoignages intitulé « Aveugle ? Et alors ! » publié chez l’Harmattan. Deux des interviewés ont un chien guide, ce qui lui permet d’en approfondir les avantages et inconvénients.
Puis, c’est la rencontre avec Laurence Berthault, éducatrice à l’Ecole de Paris, dont il loue la qualité d’écoute, qui lui expose la procédure. « Tout d’abord, le dossier à compléter : audiogramme, entretien avec le psychologue, test de locomotion de jour et de nuit, visite à domicile, essai de guidage… »
Sa demande est jugée recevable. « L’instructeur de locomotion de l’Ecole m’a aidé à me retrouver dans les grandes stations de métro et les gares de Paris avec une patience infinie. Puis ont commencé 18 mois d’attente. J’appelais le standard tous les jours ! Qui me répondait qu’il fallait un chien adapté, sur mesure. »
Extrait de la revue “Les yeux de son maître” n° 128 éditée par la FFAC
Quelques mois après cette interview Phoenix lui a été remis. Ils sont désormais très complices.
Février 2021